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Les mystères de Larispem #1 : Le sang jamais n’oublie, de Lucie Pierrat-Pajot

Titre : Le sang jamais n’oublie

Série : Les mystères de Larispem (tome n° 1)

Auteur : Lucie Pierrat-Pajot

Editeur : Gallimard Jeunesse

Illustrateur : Donatien Mary

Nombre de pages : 260

Public : à partir de 13 ans

Quatrième de couverture :

Larispem, 1899.
Dans cette Cité-État indépendante où les bouchers constituent la caste forte d’un régime populiste, trois destins se croisent… Liberté, la mécanicienne hors pair, Carmine, l’apprentie louchébem et Nathanaël, l’orphelin au passé mystérieux. Tandis que de grandes festivités se préparent pour célébrer le nouveau siècle, l’ombre d’une société secrète vient planer sur la ville. Et si les Frères de Sang revenaient pour mettre leur terrible vengeance à exécution?

Pour ceux qui aiment :

  • Les uchronies
  • Le steampunk
  • Les histoires qui prennent leur temps

Vous n’y trouverez pas :

  • D’action trépidante
  • De romance
  • De scène de bataille

Mon avis :

J’étais assez excitée à l’idée de lire ce roman – uchronie, steampunk, il avait tout pour me plaire, et puis le fait qu’il aie gagné le concours du premier roman gallimard était gage de qualité. Peut-être en attendais-je trop, car pour moi, ce fut une petite déception…

L’univers décrit est sans doute le point fort de ce roman. On se trouve à la fin du XIXè, à Paris – renommée Larispem. Dans cette version de l’histoire, la Commune de Paris n’a pas été vaincue par les « versaillais » en 1871, et la ville a pris son indépendance par-rapport à la France. La ville se veut à la pointe de la technologie, invitant des ingénieurs du monde entier entre ses murs, et s’inspirant largement de l’œuvre de Jules Verne – ce qui explique le côté steampunk. Très bien intégrées au décor, ces innovations passent presque sans se faire remarquer. L’organisation sociale aussi est bien pensée et cohérente avec l’évolution que la Commune de Paris voulait apporter – par exemple, le statut de la femme, bien plus égalitaire qu’il ne l’était ailleurs. L’auteur ne passe pas sous silence les problématiques liées à la situation particulière de Larispem, comme par exemple le fait qu’elle est incapable de subvenir à ses propres besoins en terme de nourriture, faute de terres cultivables. Bref, dans l’ensemble, un univers bien pensé, bien construit et cohérent, et juste assez dépaysant pour nous inviter au voyage.

J’ai par contre eu beaucoup de mal avec les bouchers… Même si elle est expliquée dans le roman, leur notoriété m’a paru trop importante pour être crédible. Sous prétexte que certains des leurs ont permis la victoire de la Commune, ils se croient tout permis, traitant les autres avec une arrogance et un sans-gêne qui ne me semblent pas du tout compatibles avec les principes fondateurs de la société de Larispem, en particulier l’égalité entre tous…

Autre point qui ne m’a pas aidée à aimer les bouchers, c’est leur langage… L’auteur a fait le choix d’utiliser largement l’argot des bouchers de l’époque. En soi, il n’est pas bien compliqué à décrypter, surtout que sa formation est expliquée très tôt dans le récit. Mais devoir remettre dans l’ordre les lettres d’un mot sur deux quand un boucher intervient dans la conversation, il n’y a rien de tel pour sortir du récit…

A part ce détail, l’ensemble est bien écrit, agréable à lire.

On suit les aventures de trois personnages principaux : Carmine la louchébem (comprenez par là : une bouchère), Liberté la mécanicienne et Nathanaël l’orphelin. Les deux premières sont amies et passent pas mal de temps ensemble ; au début du récit, j’avais d’ailleurs tendance à m’emmêler les pinceaux et à les confondre, leurs points de vue n’étant pas toujours très bien différenciés. Par la suite, je me suis pas mal attachée à Liberté, mais je dois avouer que Carmine m’insupportait – elle cumule tous les défauts que je reprochais aux bouchers un peu plus tôt. Nathanaël de son côté m’a paru assez fade, mais il évolue au cours du récit et devient plus intéressant sur la fin. Dans l’ensemble, ils sont plutôt bien construits et cohérents, même s’il m’a manqué un petit quelque chose pour vraiment m’attacher à eux et avoir envie de savoir ce qui allait leur arriver.

J’en arrive à l’intrigue, et c’est, à mon sens, le gros point noir. Pendant toute ma lecture, j’ai attendu que l’histoire démarre enfin. Arrivée à la fin du roman, j’ai clairement eu l’impression d’avoir lu une longue introduction. L’auteur positionne ses personnages, son décor, quelques questions dont on voudra connaître la réponse, mais c’est tout. Alors certes, il y a quelques péripéties, mais rien qui ne permette vraiment de se dire : l’intrigue avance. Ce n’est d’ailleurs qu’arrivés à la fin qu’on commence à comprendre en quoi l’intrigue va probablement consister. Quel va être le but des personnages.

N’étant pas plus attachée que ça aux personnages, et pas du tout captivée par « l’intrigue », je dois dire que je ne pense pas que la suite me manquera… Si l’occasion m’est donnée de la lire, je le ferai sans doute – par simple curiosité, des fois que ça s’arrangerait – mais je ne courrai pas après.

En résumé, donc : une lecture plutôt agréable, mais qui manque sérieusement de piquant.

3 commentaires sur “Les mystères de Larispem #1 : Le sang jamais n’oublie, de Lucie Pierrat-Pajot

    1. Je pense que ça dépend aussi de ce qu’on en attend… Si tu aimes les histoires qui prennent leur temps pour se mettre en place, tu peux tout à fait apprécier ; si tu aimes bien quand ça bouge dans tous les sens, ça risque d’avoir plus de mal à passer…

      Aimé par 1 personne

      1. Je suis un peu entre les deux, du coup je pense attendre qu’il sorte à la médiathèque pour tenter le coup ! Par contre, si je n’ai rien contre les histoires qui prennent leur temps, je n’aime pas quand ça dure tout une saga, à voir donc !

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