Titre : La Louve
Série : Les carnets de Lou-Anne (tome 1)
Auteur : Isabelle Morot-Sir
Editeur : Auto-édité avec Publibook
Nombre de pages : 251
Quatrième de couverture :
Lou-Anne est une jeune fille forte, indépendante et brillante. Un pas, un seul pas et tout a basculé. En d’autres lieux elle serait élève officier, aujourd’hui cependant elle doit se trouver une vie, s’adapter à un monde étrangement médiéval qui ne lui correspond en rien. Soutenue par Sir Robert, vieux héros d’une guerre lointaine, parviendra-t-elle à comprendre cette société ? À s’y faire une place ? Pourra-t-elle se faire accepter par cette population marquée par d’anciens combats, et forcée de supporter l’occupation des Darvars, peuple rude venu d’îles reculées et glacées ? Quels choix a-t-elle ? Au travers de ses carnets, elle vient confier ses doutes, ses incertitudes… Et surtout ses espoirs.
Pour ceux qui aiment :
- Les journaux intimes
- Les enquêtes policières
- Les histoires qui prennent leur temps
Vous n’y trouverez pas :
- De magie
- De grande bataille
- De créatures surnaturelles
Mon avis :
D’abord je tiens à remercier Isabelle Morot-Sir de m’avoir offert son roman.
J’ai été agréablement surprise par cette lecture, qui s’éloigne de ce que j’ai l’habitude de voir en littérature de l’imaginaire – peut-être parce que l’imaginaire y est, en fin de compte, assez peu marqué, bien qu’essentiel à l’histoire.
L’univers est, somme toutes, très simple ; une société qui rappelle fortement le Moyen-Âge sans qu’on y décèle la présence de magie, un pays qui a été envahi par un autre peuple qui ne semble pas plus maléfique que ça. Le seul élément qui nous plonge dans l’imaginaire, assez ironiquement, c’est la tenue Adidas de Lou-Anne, débarquée sans trop savoir comment de notre monde. J’ai beaucoup apprécié cette petite inversion et la minutie dans l’univers dépeint, que l’autrice a su rendre très vivant grâce à de nombreux petits détails.
J’ai aussi apprécié les personnages, tous bien caractérisés et vivants. Lou-Anne est une jeune femme attachante ; décidée et combattive sans être surhumaine, on parvient sans peine à s’identifier à elle. J’ai aussi beaucoup aimé Sir Robert, ainsi que la galerie des personnages truculents que Lou-Anne croise au gré de ses enquêtes. Coup de cœur pour Carl, très charismatique – j’espère très fort que les choses évolueront dans le bon sens dans les tomes suivants…
Dans tout ça, ce qui m’a le plus surprise, c’est l’intrigue. On a là une jeune femme qui débarque dans un monde parallèle, dans un pays qui subit le joug d’un occupant peu apprécié… Dans la plupart des romans, forte de sa formation de gendarme, Lou-Anne se serait retrouvée au bout de deux chapitres à la tête d’une armée pour bouter l’ennemi hors du pays, sauver ce monde et le sien par la même occasion, avant de finalement trouver le moyen de rentrer chez elle – mais de décider de rester parce qu’on lui propose de gouverner ce monde grâce à sa grande sagesse ou parce qu’elle a enfin trouvé l’amour de sa vie.
Ici, pas du tout. Lou-Anne est une jeune femme ordinaire, et sa principale préoccupation est de trouver sa place dans cette société en attendant de trouver comment rentrer chez elle – si toutefois elle y parvient. Ce sont donc des aventures tout à fait ordinaires – mais pas moins intéressantes à lire, au contraire – qui se présentent à elle, comme la recherche d’un rouleau à pâtisserie perdu… Ce genre d’histoire « ordinaire » est rare en SFFF, et ça rend ce roman d’autant plus rafraichissant. Malgré un rythme plutôt tranquille et reposant, on ne s’ennuie pas un instant.
Je terminerai par l’écriture, très fluide et agréable à lire, avec de jolies descriptions très poétiques. Le roman se présente comme la retranscription d’un journal écrit par l’héroïne, et ce principe est respecté à la lettre du début à la fin. Il y a parfois quelques « maladresses » (vraisemblablement volontaires) dans les formulations, des passages du coq à l’âne d’une phrase à l’autre, mais en définitive, cela ne fait que renforcer l’authenticité du récit. Petit détail qui m’a déstabilisée : pas de chapitres. Là encore, c’est très cohérent – qui irait séparer son journal intime en chapitres ? – mais pas pratique quand on a besoin de poser le livre pour dormir ^^ (Ceci dit, il semble que dans la version papier il y a des sauts de ligne et de page qui n’apparaissaient pas dans la version numérique que j’ai reçue, pour séparer les différentes « sessions d’écriture », du coup le problème ne doit plus se poser.)
En résumé, donc, une très chouette lecture qui change agréablement de ce que j’ai l’habitude de lire, et qui me donne très envie de découvrir la suite.
Pour aller plus loin : retrouvez Isabelle Morot-Sir sur son site d’autrice.
Cette chronique compte pour le Challenge Littérature de l’Imaginaire.
Ca donne envie ce livre, ça a l’air de correspondre tout à fait à ce que j’aime. 🙂
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Il y a des chances que ça te plaise, oui 🙂
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