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Rêver 2074 – une utopie du luxe français, Comité Colbert

Titre : Rêver 2074 – une utopie du luxe français

Auteur : Collectif

Editeur : Comité Colbert

Format : numérique

Sommaire :

L’arbre de porphyre, de Xavier Mauméjean

La Reine d’Ambre, de Olivier Paquet

Facettes, de Samantha Bailly

Noces de Diamant, de Jean Claude Dunyach

Un coin de son esprit, de Anne Fakhouri

Le don des Chimères, de Joelle Wintrebert

Pour ceux qui aiment

  • La SF optimiste
  • Les univers construits à plusieurs
  • Le luxe en général (et la mode en particulier…)

Vous n’y trouverez pas

  • De réflexion profonde sur la société
  • De vaisseaux spatiaux ou sabres lasers
  • D’explications poussées sur le « comment on en est arrivés là ».

Mon avis

Cela faisait un moment que cette anthologie attendait sur ma liseuse que je me décide à la terminer. J’ai eu un peu de mal à rentrer dedans : la lecture de la première nouvelle ne m’avait pas particulièrement enthousiasmée, et j’ai attendu plusieurs mois avant de lire la suite, qui m’a finalement davantage plu, sans pour autant me laisser un souvenir impérissable.

Ce qui est particulièrement appréciable dans cette anthologie, c’est son unité : bien qu’écrites par six auteurs différents, les nouvelles se déroulent dans le même univers et sont cohérentes entre elles. Il n’est d’ailleurs pas rare de retrouver dans une nouvelle une ou deux allusions aux produits développés dans les autres. Certains éléments du contexte sont peu expliqués (le fonctionnement du Nautys, la Pandémie, etc.) mais au fur et à mesure chaque nouvelle complète un peu plus l’image qu’on s’en fait. Je ne peux qu’imaginer les heures de travail et de concertation que cela a dû demander aux auteurs pour parvenir à ce résultat.

Le monde dans lequel on évolue est la France de 2074. On a peu de détails sur ce qui se serait passé entretemps, sinon de multiples références à une Pandémie qui laissent penser qu’on se situerait dans un contexte plus ou moins post-apocalyptique, mais assez longtemps après la fameuse apocalypse pour que l’humanité ait eu le temps de se relever et d’apprendre de certaines de ses erreurs. L’humanisme est mis à l’honneur.

L’arbre de porphyre, de Xavier Mauméjean, est la nouvelle qui m’a le moins plu, peut-être parce que c’est la première et qu’on peine à cerner le monde dans lequel elle nous fait entrer. Peut-être aussi parce qu’elle ne semble pas vraiment correspondre à ce qu’on s’attendait à trouver dans cette anthologie. En effet, le thème global nous promet une anthologie sur le luxe, alors qu’ici on commence par rencontrer un homme assistant à « l’enlèvement » de sa femme et obligé d’assister à la destruction de ses biens s’il veut espérer la retrouver… Après coup, cependant, on apprécie davantage l’idée qu’elle transmet. Le produit de luxe vendu ici, ce n’est ni plus ni moins que le bonheur, lequel passe notamment par un retour aux valeurs importantes et un recentrement sur les relations avec les autres plutôt que sur les biens matériels. Assez paradoxal quant on la compare au thème du reste de l’anthologie.

La Reine d’Ambre, de Olivier Paquet, met en scène une femme à la tête d’un vignoble, qui palie à sa perte de l’odorat au moyen d’une intelligence artificielle. N’ayant aucune connaissance en vins, j’avoue que je suis passée à côté de toutes les scènes de dégustation, et l’ensemble m’a laissée globalement indifférente.

Noces de Diamant, de Jean Claude Dunyach, s’intéresse davantage à la bijouterie, avec des diamants venus de l’espace qui permettraient à leurs porteurs d’être « connectés ». L’idée de base est sympathique mais j’ai trouvé son traitement un peu mou et je me suis plutôt ennuyée.

Facettes, de Samantha Bailly, Le don des Chimères, de Joelle Wintrebert et Un coin de son esprit, de Anne Fakhouri , touchent toutes les trois au domaine de la mode, les deux premières côté vestimentaire, la troisième côté maroquinerie.

Un coin de son esprit s’attarde essentiellement sur les relations compliquées entre deux frères, dont l’un handicapé (il a besoin d’une assistance technologique pour garder des souvenirs, mais ces derniers restent dénués de tout sentiment), alors que leur société doit faire face au décès imminent de sa présidente et résoudre un problème technique pour ne pas se faire dépasser par la concurrence. Des idées intéressantes, mais ça fait un peu beaucoup de choses pour un texte court et c’est dommage ; certains aspects auraient gagné à être développés un peu plus en profondeur.

Le don des Chimères doit être la seule nouvelle à nous présenter un personnage aux intentions douteuses : la présidente d’une société exerce un chantage odieux sur l’une de ses employées pour l’obliger à aller jouer les espionnes auprès de la créatrice des chimères, des animaux assez extraordinaires dont la mue est devenue l’un des tissus les plus recherchés. Mais heureusement, les méchants qui ne pensent qu’au profit en prennent pour leur grade et tout est bien qui finit bien. Si j’ai été assez agacée par le côté « catalogue publicitaire » qui ressort particulièrement à certains endroits, j’ai apprécié la touche de merveilleux apportée par les chimères.

Facettes est au final la nouvelle qui m’a le plus plu, tout en présentant le produit dont je voudrais le moins dans ce catalogue futuriste : l’émotissu, une matière qui détecte vos sentiments et change de couleurs en conséquence, dévoilant au monde entier votre état d’esprit à chaque instant. Les deux protagonistes, d’un côté la créatrice de l’émotissu et présidente de la société qui le produit, et de l’autre un jeune chargé de communication issu d’une industrie textile traditionnelle, sont joliment dépeints à travers leurs sentiments et leurs motivations. C’est la création artistique qui est mise en avant ici, et ce d’une façon à la fois simple et poétique.

Certains ont reproché à cette anthologie de n’être rien de plus qu’une plaquette publicitaire commandée par le Comité Colbert, qui regroupe les industries du luxe. C’est vrai que par moment, on a un peu l’impression de parcourir un catalogue. Mais de manière générale, c’est surtout un ensemble de textes de SF plutôt agréables à lire, même si je doute qu’ils me laissent un souvenir marquant.

Vous pouvez télécharger gratuitement l’anthologie sur le site officiel : http://www.rever2074.com/

Elle contient également une composition musicale, que je n’ai pour ma part pas pu écouter, ma liseuse ne sachant pas lire les fichiers audio.

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